Introduction

Chaque année, 120 000 personnes meurent en France à cause des drogues d’après l’Observatoire français des Drogues et Toxicomanies, principalement à cause de l’alcool et du tabac. Les addictions sont aujourd’hui un vrai problème de société. On parle d’addiction ou de conduite addictive lorsque l’on éprouve une dépendance soit un besoin compulsif et irraisonné d’absorber une substance, principalement des substances psychoactives, c’est-à-dire qui a un effet sur le cerveau. Nous étudierons ici les effets d’une addiction à ces produits et tâcherons principalement de répondre à cette question : En quoi les substances psychoactives provoquent-elles une dépendance physique et mentale sur un individu ? Après avoir expliqué le principe du système de récompense, élément essentiel d’une addiction, nous traiterons les effets des principes actifs des substances psychoactives sur le corps, avant de mettre en relation drogues et cerveau.


I. Le système de récompense

A. Fonctionnement


         Le système de récompense est situé dans le mésencéphale, au centre du cerveau. C’est un système complexe, essentiel pour les mammifères, mais de nombreuses autres espèces le possèdent, jusqu’à Caenorhabditis elegans, ver hermaphrodite d’environ 1mm de long. Il est indispensable, car il donne la motivation nécessaire à accomplir les actions essentielles à la survie de l’espèce, comme se nourrir ou se reproduire. Il correspond à 3 composantes psychologiques, la composante affective (la récompense en elle-même), la composante motivationnelle (la motivation à faire l’action pour obtenir la récompense) et la composante cognitive (l’apprentissage des comportements qui permettent la récompense).
     Plusieurs structures cérébrales composent le système de récompense : l’aire tegmentale ventrale, qui en temps normal intervient surtout dans la motivation et l’apprentissage, et contient de la dopamine, et le noyau accumbens, qui reçoit la dopamine de l’aire tegmentale ventrale, ainsi que par exemple l’amygdale, qui permet de déterminer si une expérience est plaisante. La dopamine (de formule brute C8H11NO2), qui est libérée par le système de récompense, est responsable du plaisir éprouvé lors d’un repas ou d’un rapport sexuel. C’est un neuromédiateur qui voyage de l’aire tegmentale ventrale au noyau accumbens, où elle se fixe sur les récepteurs dopaminergiques du noyau. C’est cette structure que les substances psychoactives perturbent.
        Un circuit analogue à celui de la récompense existe, c’est le circuit de la punition, qui prépare le corps aux situations déplaisantes, et implique le thalamus, l’hypothalamus, l’hippocampe ou encore l’amygdale. Ce circuit fonctionne grâce à l’acétylcholine, un neurotransmetteur, et stimule l’ACTH, l’hormone qui commande la libération d’adrénaline. Une stimulation du circuit de la punition inhibe le système de récompense, ce qui confirme l’observation que la peur peut chasser les plaisirs.


B. Perturbation du fonctionnement par les drogues


  La consommation de drogues perturbe le fonctionnement normal du système de récompense. En effet, la consommation de drogues stimule ce système, ce qui provoque la sensation de plaisir après avoir consommé des substances. De plus, les substances psychoactives perturbent le fonctionnement du système de récompense : la plupart des substances psychoactives modifient les réactions de zones du système de récompense au glutamate, ce qui contribue à la dépendance en renforçant les souvenirs liés à la consommation, même longtemps après les événements. Prenons l’exemple des opiacés à action rapide (héroïne, morphine, mépéridine). Si le corps ressent un sentiment de manque après la consommation d’une de ses substances, c’est parce qu’ils remplacent des analgésiques naturels libérés par le cerveau au cours des moments de stress : les endorphines, les enképhalines ou la dynorphine. En effet, la sécrétion des endorphines par exemple, qui défendent le corps contre la douleur, peut être déclenchée par un grand nombre de stimulis. Après avoir jouées leur rôle au niveau des récepteurs, elles sont rapidement détruites par des enzymes. Les endorphines peuvent procurer une sensation de plaisir. Ces drogues jouent alors le rôle de neurotransmetteur artificiel. Affluant jusqu’aux synapses du système limbique, ils donnent la même impression de plaisir que le cerveau lui-même pourrait procurer et prennent la place des endorphines.


         Dans le cas de la cocaïne, l’action n’est pas la même. La cocaïne bloque les sites de capture sur le neurone dopaminergique qui inhibe l’action de la dopamine en la reconduisant vers son terminal nerveux. Il y a donc une concentration de dopamine au niveau de la synapse. Les amphétamines provoquent également la libération de dopamine en modifiant ses quantités stockées à l’intérieur de la cellule. Les amphétamines produisent une euphorie similaire sur le système nerveux. Les effets de ces deux drogues se produisent principalement dans le nucleus (noyau) accumbens, une région du système limbique, où se trouve également un grand nombre de terminaisons axonales dopaminergiques.


Le cannabis agit sur les récepteurs cannabinoïdes, où se fixe naturellement l’anandamide. Comme avec les opiacés, une molécule chimique se lie avec un récepteur fait pour une molécule naturelle. L’anandamide aide à réguler l’humeur, l’appétit, la mémoire, les émotions ou la douleur. Le THC, principe actif du cannabis, perturbe toutes ces fonctions, ce qui explique certains effets secondaires du cannabis. Le THC se fixe sur certains récepteurs cannabinoïdes, les récepteurs CB1, et modifie le fonctionnement de plusieurs enzymes, dont l’AMP cyclique, dont l’activité est diminuée, ce qui diminue la production de la protéine kinase A, ce qui diminuera à terme l’excitabilité des neurones ; malgré cela la production de dopamine augmente. En effet les neurones dopaminergiques ne possèdent pas de récepteur CB1 mais des récepteurs au GABA, le cannabis lève l’inhibition au GABA, ce qui provoque une libération de dopamine et une sensation de plaisir.

L’alcool, quand à lui, a plusieurs effets sur le cerveau. Tout d’abord, il modifie les membranes des neurones et des différents canaux. De plus, il se lie aux récepteurs de molécules comme le GABA, l’acétylcholine, la sérotonine, et les récepteurs NMDA du glutamate. Le GABA inhibe l’activité des neurones en y introduisant des ions chlorure chargés négativement, et l’alcool renforce ce phénomène, en faisant entrer plus d’ions chlorure dans les neurones, ce qui diminue encore leur activité, expliquant l’effet insensibilisant de l’alcool. De plus, en présence d’alcool, le pouvoir excitant du glumtamate sur les récepteurs NDMA est diminué, favorisant encore cet effet « sédatif ». Cependant, une consommation chronique d’alcool inverse ces effets, ce qui explique l’excitation ressentie pendant un sevrage à l’alcool. Le processus qui fait que l’alcool augmente la libération de dopamine est mal connue, mais il impliquerait un affaiblissement de l’activité de l’enzyme détruisant la dopamine.



Dans le cas du tabac, la nicotine, son principe actif, imite l’effet de l’acétylcholine et se fixe sur les récepteurs nicotiniques. Quel que soit le neurotransmetteur, le récepteur nicotinique laisse passer les ions sodium pendant quelques millisecondes, ions qui vont exciter le neurone qui va libérer de la dopamine, puis le récepteur se désensibilise temporairement aux neurotransmetteurs. La consommation répétée de tabac augmente la durée de cette désensibilisation. La dépendance au tabac est due au fait que les récepteurs nicotiniques sont situés au cœur du système de récompense, entre l’aire tegmentale ventrale et le noyeau accumbens, ce qui fait que la nicotine permet de libérer d’importantes quantités de dopamine. Malgré cela, un fumeur chronique garde une quantité importante de dopamine dans son cerveau, ce qui fait que les récepteurs nicotiniques restent désactivés, d’où a tolérance et la diminution du plaisir ressenti par le fumeur. Après une période relativement brève (une nuit par exemple) sans fumer, les récepteurs retournent à leur état normal, ce qui perturbe les voies cholinergiques (transportant l’acétylcholine) du cerveau, aboutissant à une irritabilité et une agitation du fumeur, qui l’incite à fumer une autre cigarette. De plus, une substance non identifiée de la fumée du tabac inhibe la monoamide oxydase, enzyme censée recapturer la dopamine et la détruire. Cette inhibition a pour conséquence une augmentation de la concentration de dopamine, et une augmentation du plaisir ressenti.

C. Molécules et substances mises en cause


       De nombreuses substances différentes sont impliquées dans le système de récompense et dans sa modification par les psychoactifs. Par exemple, la dopamine est l’élément central du système de récompense, et c’est les modifications qui sont apportées à sa libération qui sont responsables de la dépendance ; mais d’autres molécules peuvent aussi être mises en cause, comme le glutamate, qui peut favoriser la dépendance ; en effet le glutamate est un neuromédiateur qui sert à faire la liaison entre les neurones pour déclencher une libération de dopamine, et est parfois utilisé comme exhausteur de goût, et se fixe sur les récepteurs NDMA. La consommation de drogues modifie l’effet du glutamate, ce qui renforce les souvenirs de consommation ou qui y sont liés, ce qui contribuent à la sensibilisation et à la dépendance. Deux protéines sont en cause et sont produites lorsque des substances psychoactives sont consommées : La CREB et la Delta FosB.

Formule topologique de la dopamine (crédit image : www.wikipédia.org)

La CREB est une protéine ubiquitaire (qui s’exprime dans toutes les cellules) est liée à la dépendance : elle se lie à l’EDN et active les gènes responsables de la dépendance libérant, par exemple, de la dynorphine, dont les effets dont semblables à ceux de l’opium, ce qui a pour conséquence une baisse de la production de dopamine, et un besoin croissant de consommer de la drogue. La CREB est éliminée de l’organisme quelques jours après la dernière prise, ce qui fait qu’elle n’explique pas le fait que certains malades rechutent plusieurs mois après leur dernière consommation.
C’est en effet la protéine Delta FosB qui est responsable de cette sensibilisation à la drogue : l’effet produit est le contraire de la CREB : la dynorphine est inhibée, et des protéines sont produites, qui sont impliquées dans la sensibilisation aux lieux, objets ou personnes associées à la prise de drogue, comme la CDK5, qui modifie les neurones du noyau accumbens de manière durable pour que la personne, en voyant ce qu’elle a associé à la prise de drogue, ressente de nouveau un besoin de prendre des substances psychoactives. Contrairement à la CREB, la Delta FosB n’est pas éliminée rapidement par l’organisme, et peut rester des semaines, voire des mois après la dernière prise, ce qui explique les rechutes d’anciens toxicomanes.
       D’autres molécules interviennent dans le système de récompense et sa perturbation par les drogues et psychoactifs, comme la monoamide oxydase, une enzyme censée recapturer la dopamine devenue inutile. Cette enzyme est inhibée par une composante de la fumée de cigarette, ce qui augmente le plaisir ressenti par le fumeur.
Le GABA est un neurotransmetteur qui fait rentrer des ions chlores chargés négativement dans les neurones, diminuant leur activité ; cet effet est renforcé par l’alcool, mais à terme les récepteurs au GABA sont inhibés par la boisson. De plus, les opiacés inhibent les récepteurs au GABA, augmentant la sensation de plaisir ressenti. De plus, certains récepteurs au GABA contrôlent les neurones à dopamine, et le THC contenu dans le cannabis va désinhiber ces neurones et augmenter la libération de dopamine.

II. Les effets sur le corps

A. Lésions et plaies

source: http://fr.medipedia.be
           L’alcool a de nombreux effets sur le corps, à court ou à long terme. A court terme, il peut entraîner des blessures liées à l’ivresse, ou un coma éthylique, qui peut causer des lésions cérébrales permanentes ou même la mort.
A long terme, les effets sont des lésions cérébrales diverses, plusieurs types de cancers, des maladies de foie (cirrhose, stéatose, hépatite, fibrose), des ulcères à l’estomac ou encore des problèmes sexuels (pannes sexuelles).

source : http://www.histoire-image.org

     A court terme, les opiacés provoquent une augmentation de la température du corps, la bouche sèche, et une sensation de lourdeur dans les membres, des problèmes de l’estomac et des intestins, un ralentissement du rythme cardiaque, des démangeaisons ou de l’hypothermie. A moyen et à long terme, les opiacés entraînent une baisse de l’appétit, de la constipation, des insomnies, des courbatures, des problèmes cutanées et dentaires ou encore un arrêt des règles chez la femme.

Trou dans le palais du à une nécrose due à la cocaïne
Source http://www.abstrait-concret.com

La cocaïne provoque à court terme une amélioration des performances physiques et une augmentation du rythme cardiaque. A long terme, les effets néfastes sont des lésions de la cloison nasale et de nez en général, des maladies cardiovasculaires (le facteur de risque est fortement augmenté), voire une crise cardiaque, ou encore des nécroses qui peuvent aboutir à une amputation.


Le tabac provoque une irritation de la gorge et des poumons (toux), une perte d’appétit et d’endurance, une augmentation de la glycémie et de la pression du pouls (tension artérielle). A long terme, les effets sont nombreux : accident vasculaire cérébral, cardiopathie, emphysème, bronchite chronique, anévrisme, cancer du poumon, de la gorge, de la vessie, de l’estomac, du rein, du pancréas, ou encore des maladies de la cavité buccale ou des infarctus Il peut de plus entraîner des nécroses.
Pied nécrosé à cause du tabac
           Le LSD , en plus d’être un hallucinogène, a divers effets sur le corps, comme des tremblements, des crampes, des troubles du rythme cardiaque, une hypotension, de l’hyper-salivation, de l’hyperglycémie, des nausées, des vomissements, une température anormalement élevée, de la transpiration, des pupilles dilatées, de la vasoconstriction, des fous rires, ou, chez la femme enceinte, des contractions qui peuvent mener à un accouchement prématuré.[
               Le cannabis, dont le principe actif est le tétrahydrocannabinol (ou THC) a des effets néfastes comme une sensation de faim, les yeux rouges, de la tachycardie, une tension anormale, une bouche pâteuse, une altération de la mémoire, une perception du temps altérée ou encore des vomissements, une accumulation des toxiques dans les tissus graisseux, le cerveau ou les glandes sexuelles, une diminution de la résistance aux maladies courantes (grippe, bronchite, etc)... des troubles de la croissance. Chez les adolescents, une augmentation du nombre de cellules anormalement constituées (aboutissant parfois à des cancers), des douleurs dans le dos, les jambes, le thorax, le ventre et la tête (pour un fumeur de cannabis de longue date), une diminution des hormones sexuelles males (infertilité), une destruction rapide des fibres des poumons et lésion (blessures) au cerveau (parfois permanentes), ou encore une diminution des performances sexuelles. Les effets du cannabis sont souvent semblables à ceux du tabac ; en effet la plupart des « joints  de cannabis » contiennent du tabac.

B. Modifications du comportement


La prise de cannabis, passées les phases de bien-être euphorique, d’excitation et de sensation de « planer », de sensation d’intelligence et de créativité, laisse place à une phase de somnolence assez prononcée. Elle facilite ainsi l’endormissement, et malgré la relative méconnaissance des effets du cannabis sur le sommeil, on s’accorde à penser qu’il favorise surtout le sommeil lent profond et réduit le sommeil paradoxal (Phase du sommeil caractérisée par une intense activitécérébrale et pendant laquelle se déroulent les rêves). Dans le même ordre d’idée, il ferait obstacle au souvenir des rêves. Ainsi, à l’arrêt de la consommation, nombreux sont les anciens usagers qui se plaignent de difficultés d’endormissement, de réveils nocturnes, voire d’insomnie. Selon une étude récente publié par l’American journal of addiction et commandée par le National Institute of Health, les fumeurs, lorsqu’ils arrêtent, ont une durée de sommeil plus courte, moins de sommeil lent profond et un sommeil moins efficace. De plus, le cannabis peut réveiller une schizophrénie, entraîner de la paranoïa, ou encore de l’anxiété.


source: http://naturepacifique.blogspot.fr

La cocaïne, quant à elle, provoque une phase d’exaltation qui se traduit par une grande énergie et une stimulation des performances et intellectuelles. La cocaïne confère une grande assurance et une estime de soi accrue qui tendent à la mégalomanie. Elle entraîne également une sensation de chaleur, une impression d’augmentation de la vigilance, une insensibilité à la fatigue, à la douleur et à la faim. C’est donc un stimulant. Ses effets varient selon le mode de prise, la quantité et la qualité du produit, mais aussi selon la personne qui la consomme et le contexte de consommation. La durée des effets varie aussi en fonction de la manière dont la cocaïne est prise. « Sniffée », c’est à dire ingérée par le nez, la cocaïne passe dans le sang en 3 à 5 minutes et agit pendant une heure environ. Ses effets maximums sont atteints après 20 minutes. Injectée avec une seringue, le passage dans le sang est immédiat, et les effets maximaux apparaissent après 10 minutes. La cocaïne agit pendant 30 minutes.Par voie orale, il faut 30 minutes à la cocaïne pour passer dans le sang, et les effets maximums surviennent au bout d’une heure.
          Les opiacés ont des effets à court terme qui apparaissent assez rapidement après une dose et durent que quelques heures. Après l'injection d'opiacés, l'utilisateur signale généralement sentir une pointe d'euphorie. L'utilisateur passe alors les prochaines heures alternant d'un éveil à un état de somnolence jusqu'à ce que le médicament se dissipe. 
            Le tabac a des effets à court terme sur le comportement, comme et bien sûr la dépendance physique et psychologique avec des symptômes de sevrage importants.

           Le LSD a des effets à court terme sur le comportement : étant un hallucinogène, le consommateur est dans un état modifié de conscience, et a des perturbations de ses perceptions dans chacun des 5 sens (vue, toucher, ouïe, audition et goût), et, non pas des hallucinations, mais des illusions, comme des formes géométriques en mouvement, des couleurs plus lumineuses, mauvaise appréciation des distances, trainées colorées (effet kaléïdoscope) qui démarrent entre dix et quatre-vingt-dix minutes après l’ingestion, et peuvent s’étaler sur cinq à douze heures. La « montée » s’effectue par paliers, et le consommateur peut, à certains moments, croire être redevenu lucide.

 CBaisse des performances physiques



Le cannabis, magré ses effets éfastes sur l’organisme, comme des troubles de la mémoire et de la coordination neuro-musculaires, est en realite un prduit dopant car il permet la diminution du stress et un état d’euphorie de l’euphorie. De plus, le cannabis permet de réduire les sensations de douleurs musculaires et la fatigue lors d’efforts prolongés.
Lorsque l’on fume, la quantité́ d’oxygène qui parvient aux muscles est diminuée. Les muscles fonctionnent donc moins bien et, surtout, moins longtemps. Les performances sportives sont donc moins bonnes et la sensation de fatigue arrive plus rapidement. Chez les fumeurs, le fait de ne pas ressentir d’essoufflement ni de difficultés à l’effort peut faire penser que le tabagisme n’induit pas d’effets négatifs sur la santé et les performances sportives alors que les capacités respiratoires et cardiaques sont réellement amoindries.
La cocaïne agit principalement sur le système cardiovasculaire et le système nerveux central. Elle occasionne une contraction des vaisseaux sanguins qui entraîne l’élévation de la pression artérielle, des céphalées parfois violentes et peut provoquer, en particulier en cas d’usage régulier, la perforation de la cloison nasale. Son action sur le tissu de conduction cardiaque entraîne une accélération des battements du cœur (tachycardie) ou des irrégularités du rythme cardiaque (arythmies). Son action sur le système nerveux central peut-être responsable de fièvre et de convulsions

         Le LSD possède quant à lui des dangers physiques comme des coupures dans les cellules de corps, ou les malformations chez les enfants dont les mères ont pris pendant la grossesse du LSD sont particulièrement mentionnées.

          Les opiacés peuvent à long terme provoquer des symptômes s’apparentant à un état grippal : nez courant, douleurs, diarrhée ; mais aussi d’autres symptômes plus graves, comme l'aspect pâle, perte de poids , sue, des perturbations d'intestin d'estomac, inflammations de peau et les abcès de seringue, les accumulations d'angine de poitrine, les perturbations sexuelles avec la dysménorrhée (difficulté de l'écoulement des règles) et l'aménorrhée (absence de menstruation) ou les perturbations de pouvoir sexuel avec les dommages des gonades.

III. Drogue et cerveau

AAddictivité


Toute forme d’addiction qu’elle soit liée à la drogue, l’alcool ou au tabac a des répercussions sur le cerveau et sur le comportement de l’individu. Une consommation abusive peut pousser l’individu à se trouver dans un sentiment de manque. Certaines substances comme le cannabis ou les hallucinogènes (LSD, mescaline) ne provoquent pas ce sentiment de manque mais les personnes qui en consomment le font pour se sentir dans un été de bien-être extrême.
Quant aux autres substances, une envie de fumer, boire ou se droguer se manifeste lorsque le corps est en manque. Et si l’individu ne le fait pas, il peut ressentir des symptômes de manque : les drogues (cocaïne, amphétamines, opiacés à action rapide) peuvent engendrer une dépression mais également un sommeil prolongé, un grand appétit, des crampes, frissons, diarrhées...
Si un adepte de la cigarette ne fume pas pendant plusieurs jours, des symptômes de manque tel que l’irritabilité, la nervosité ou des troubles de la concentration peuvent se manifester. Des symptômes plus graves par exemple pour l’alcool comme un delirium tremens (ensemble de symptômes dû au sevrage d’alcool) ou des convulsions peuvent mener à un coma éthylique. Evidemment, toutes ces addictions peuvent mener à la mort.
La plupart des psychoactifs sont susceptibles de provoquer un bad trip. Le bad trip correspond à une intoxication lors de la prise de drogues. Il peut survenir au moment où les effets se manifestent, ou plusieurs heures après. Les symptômes d’un bad trip sont une crise d’angoisse ou de panique, des crises de phobie, de la paranoïa ou une psychose. Contrairement à certaines brèves expériences désagréables lorsque le consommateur est sous l’effet de psychotropes, le bad trip dure relativement longtemps. L’usager, dans la panique, peut avoir des hallucinations visuelles et auditives, et plus généralement un défaut de perception de la réalité, qui peuvent amener l’usager à devenir violent pour lui-même ou les autres. Le consommateur en bad trip peut avoir une désorganisation comportementale, des nausées et vomissements, des sueurs et tremblements, une bouche pâteuse, des palpitations, une pâleur ou une augmentation du rythme cardiaque. Les symptômes s’estompent souvent à mesure que les effets du produit s’arrêtent. Dans de rares cas l’expérience peut être si traumatisante pour l’usager qu’il aura des troubles durables nommés « syndrome post-hallucinatoire persistant », qui se manifestent par de l’angoisse, des phobies, de la confusion et des délires ou encore une dépression. Les causes de bad trip sont encore mal connues, mais on sait qu’il est influencé par de nombreux facteurs comme le contexte, la qualité et la quantité de produit, ou l’état psychologique de l’usager.

B. Les dégâts causés par l’addiction


           L’addiction aux substances psychoactives peut causer de nombreux dégâts au cerveau des toxicomanes. Par exemple, une seule consommation de LSD a des effets secondaires permanents : toute sa vie la personne qui en a consommé pourra avoir des hallucinations visuelles jusqu’à la fin de ses jours. De plus, l’addiction aux drogues modifie durablement le comportement, pouvant induire de l’agressivité lorsque la personne dépendante n’est pas sous l’emprise de psychoactifs, un désintéressement à tout ce qui n’est pas en lien avec la drogue, une attente permanente du moment où l’on consomme des stupéfiants. De nombreux autres effets secondaires ont été prouvés : diminution de la mémoire, de la concentration et de la vigilance, crises de paranoïa et de panique… De plus, une consommation de stupéfiants peut engendrer ou favoriser une dépression.

A gauche, cerveau d’un homme normal de 43 ans. A droite, cerveau d’un alcoolique chronique de 43 ans.


L’alcool, quant à lui, a de nombreux effets néfastes sur le cerveau. Par exemple, il détruit les neurones en modifiant leur membrane, et la dépendance à l’alcool est la plus sévère, tant l’alcoolique en sevrage ressent le besoin de consommer, et tant le système de récompense garde un souvenir de l’alcool. C’est pourquoi un ancien alcoolique ne doit plus jamais retoucher à l’alcool, sous peine de replonger immédiatement dans la dépendance. De plus, une femme enceinte, si elle consomme de l’alcool ou quelque psychotrope que ce soit, risque de perturber le développement normal de l’embryon et d’aboutir à un bébé mort-né car non viable.


Les adolescents sont les plus touchés, en effet leur cerveau est encore en plein développement, tous les effets secondaires sont aggravés. De plus, des adolescents qui consomment du cannabis peuvent par exemple voir leurs résultats scolaires baisser, et ils deviennent moins à l’aise en société. Une étude américaine a en outre montré que des adolescents qui consommaient régulièrement du cannabis jusqu‘à l’âge adulte, pendant le développement de leur cerveau, voyaient leur QI baisser de 8 points en moyenne, en effet, le cerveau des jeunes est en plein développement, et la consommation de substances psychoactives peut l’empêcher ou le ralentir, ce qui occasionne une perte de QI. De plus, les adolescents tiennent moins bien l’alcool et deviennent plus facilement dépendants, leurs effets néfastes sont donc accrus. Chaque effet néfaste des psychoactifs sur le cerveau est accru chez les adolescents, par exemple, un adolescent qui fume deviendra plus vite dépendant.

Conclusion

En conclusion, on peut dire que les substances psychoactives ont des effets néfastes sur le corps et le cerveau. Malgré cela, les effets qu’elles ont sur le système de récompense des individus qui en consomment les rendent dépendants de manière physique et mentale : les individus en manque éprouvent une sensation d’irritabilité, ainsi qu’un besoin de consommer la substance à laquelle ils sont dépendants. De plus, le tabac a de nombreux effets néfastes tant sur le corps que le cerveau, que ce soit des lésions, des modifications du comportement ou une baisse des performances physiques. Au niveau du cerveau, les substances psychoactives pervertissent le système de récompense en l’adaptant au fonctionnement des substances, ce qui est la cause de l’addiction. De plus, les psychoactifs ont des effets néfastes sur de nombreuses autres parties du cerveau. Ces effets varient selon les psychoactifs, mais quelle que soit la substance ils sont indésirables ; c’est d’ailleurs pour ça que toutes, excepté le tabac, qui était déjà installé dans la majorité des pays au moment où les études ont montré ses dangers, et l’alcool, dont une consommation modérée n’est pas trop dangereuse chez les adultes, sont interdites dans la majorité des pays. Malgré tout, dans certains états comme les Pays-Bas ou le Colorado, aux Etats-Unis, des substances psychoactives illégales ailleurs, comme le cannabis, sont autorisés à la consommation et à la vente libre. De plus, de nombreuses autres addictions existent : il est possible d’être dépendant au sucre, à la caféine, aux jeux d’argent, au sexe, aux jeux vidéo ou encore au chocolat.

Sources

Bibliographie


  • Science et Avenir n° 740 (Octobre 2008)
  • Pour la science n°138 (avril 2004)
  • dictionnaire Le Petit Larousse 2007

Sitographie


Publié en janvier 2002, dernière mise à jour le 3 février 2014
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Rubrique utilisée : le plaisir et la douleur.

Articles utilisés :
  • système de récompense
  • dopamine
  • cannabis
  • cocaïne
  • LSD
  • Héroïne

Article publié le 22 août 2013


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